mardi 17 juillet 2007

Plaire, partie I

Il faut se faire très tôt à cette idée : on ne peut pas plaire à tout le monde. Depuis le début de l'âge adulte, j'essaie de m'habituer, d'accepter cet état de fait. Dans ma vie personnelle, je vis bien avec ça. Je suis bien entourée, j'ai des gens qui m'aiment et que j'aime, qui m'apprécient et avec qui je m'entends bien. Je peux comprendre que ma personnalité ne fasse pas l'affaire de tout le monde et je n'en fais pas de cas. Mais vraiment pas.

Dans ma vie professionnelle, c'était une autre paire de manches. Les élèves, ça va. Au primaire, même en 6e année, je vous jure qu'il est rare que les élèves ne nous aiment pas. Rare au point que ça ne m'est jamais arrivé en dix ans. Pas que je sois exceptionnellement attachante, mais les enfants sont comme ça. Nous les aimons, ils nous aiment, tout simplement. Certains m'ont aimée moins que d'autres, mais je pense pouvoir dire qu'aucun ne m'a détestée.

Avec les parents, c'est vraiment une autre paire de manches. On a beau se démener comme une dingue, travailler soirs et weekends pour leurs mioches, innover, faire progresser les enfants, leur donner le goût d'apprendre, on ne plaît pas à tout le monde. Certains se plaignent de l'absence de devoirs, d'autres de la sévérité, d'autres des interventions faites, d'autres du choix des activités, d'autres du caractère indépendant du prof-qui-ne-fait-pas-tout-comme-tout-le-monde, nommez-les, toutes les excuses sont bonnes. Suffit que ça accroche sur un point pour que la relation soit parfois gâchée. Les parents font souvent la fine bouche et quelques-uns sont partiellement ou totalement incapables de nuances. Et à la base, être enceinte est un gros handicap pour gagner l'approbation des parents. Remarquez, je les comprends. Si on me donnait le choix, je préférerais que mes enfants n'aient pas de prof en bedaine. Le départ du prof en congé de maternité et l'arrivée du (de la) remplaçant(e) sont deux événements qui ne se déroulent pas toujours dans la joie et l'allégresse. Je sais de quoi je parle...

Suite? Plus tard... :-)

10 commentaires:

bibconfidences a dit…

J'aimerais critiquer le fait que...on arrête pas quelque chose d'aussi intéressant que ça en plein milieu! Heille, je veux la suite!!!
*clin d'oeil *

Une femme libre a dit…

L'idéal, ce serait d'enseigner à des orphelins. Et je plaisante à peine. Certains parents sont un lourd handicap pour certains enfants. Je suis bien contente que votre cahier de devoirs soit pour moi un cahier d'activités et un cahier de devoirs pour les parents fatigants qui en redemandent. L'art de satisfaire tout le monde et de bien faire ce que vous voulez dans votre classe, ma chère! On appelle ça de l'autonomie professionnelle et n'est-ce-pas une belle qualité?

Cyndie a dit…

Très intéressant comme billet!
Bien hâte de voir la suite...

Dame Galadriel a dit…

Je te dirais que notre côté, c'est plus la nouvelle tendance de prof à temps partiel ( 3-4 jours avec un prof et 1-2 jours avec un autre) qui nous a été difficile à accepter mais bon, on s'est dit que moi j'étais bien contente de travailler à temps partiel, alors les profs aussi ont le droit à ce choix :)

J. RAFFE a dit…

@ Bibco : La suite viendra, t'inquiète. C'était juste trop long pour un seul billet...

@ Une femme libre : Ouf! Je suis revenue dans tes grâces! :-) Parfois, je préfère acheter la paix et ce n'est pas parce que je ne suis qu'une couillonne. Cela ne m'empêche aucunement, par contre, de continuer à passer mon message concernant les devoirs et leur (non-)utilité. :-)

@ Dame G. : Les profs à temps partiel aussi, ça n'a pas la cote (ouf! je travaille à temps plein, chu correcte de ce bord-là! :-) Mais je les comprends, ces profs. C'est parfois la seule façon d'y arriver... L'ennui, c'est qu'on ne sait jamais sur qui le pourcentage va tomber. Parfois, c'est génial, la plupart du temps, c'est bien, mais dans de rares cas, c'est moins réjouissant.

unautreprof a dit…

moi j'donne des devoirs, moi j'donne des devoirs! (sur l'air de tralalère);)

Bon, j'attends la partie 2.

en attendant, je continue de chanter : Moi j'donne des devoirs, moi j'donne des devoirs!

Folly a dit…

Aucun rapport avec ton billet, désolé. Mais est-ce toi du blog rôle inversé? Je crois que oui. Très beau ton new blog!

Gilk a dit…

Rien à voir avec le sujet en cours. Tu m'as laissé ce mot sur mon blogue:

"Au plaisir de te lire...

Une ancienne connaissance qui a déménagé son blogue. :-) "

Toutefois j'avoue ne pas te reconnaître. Je ne sais pas qui tu es...

J. RAFFE a dit…

@ Unautreprof : Donne-z'en des devoirs, donne-z'en des devoirs. Plus ça va aller, plus les parents vont m'aimer pis toi non! Mouahahahah! (sur l'air de ce que tu veux!)

@ Folliculaire : Bingo!

@ Gilk : Voir réponse de Folliculaire ou celle laissée sur ton blogue! :-)

A.B. a dit…

Les parents...
Au secondaire aussi on les endure, mais moins que vous au primaire.
Je déteste au plus haut point les rencontres de parents qui ont lieu deux fois par année scolaire. Je déteste qu'on y vienne pour me démander des comptes alors que mes patrons ne m'en demandent même pas parce que, figurez-vous, je fais bien mon travail. Je déteste qu'on vienne se vider le coeur au sujet de la Réforme alors que je n'y suis et n'y peux rien (suivre les développements à ce sujet dans les médias les aurait mis au parfum). Je déteste à peu près tout des rencontres de parents. Pour moi, c'est un mal nécessaire...
« M. ou Mme Untel, non, je ne vérifierai pas si votre enfant a noté ses devoirs dans son agenda (sec. 2)»
« M. ou Mme Untel, non, je n'obligerai pas votre enfant à venir en récupération: apprendre de force ne sert à rien.»
« M. ou Mme Untel, non, je ne monterai pas une série d'exercices conçue sur mesure pour fiston ou fistonne parce que les récup. ne sont pas des cours privés.»
Et ça continue, encore et toujours; beaucoup de parents se croient des clients et, comme le dit à tort le dicton, le client a toujours raison.