mercredi 11 juillet 2007

Une deuxième

Non, non. Pas une deuxième dent! Loin de moi l'idée de tenir ici un journal des poussées dentaires de ma pinotte. Une deuxième élève a écrit sur le blogue de notre classe. Elle dit qu'elle est très contente d'être dans ma classe et me raconte un peu le début de ses vacances. Dire que c'est une élève qui a failli ne pas être dans ma classe.

Cette année, pour la première fois depuis que j'ai parti ce projet, il manquait de candidats. Le fait de distribuer les fiches d'inscription au milieu de l'avant-dernière semaine de classe (pour des raisons hors de mon contrôle) n'a aidé en rien à cette faible participation. Les autres années, j'ai presque toujours eu le double d'inscriptions par rapport au nombre de places disponibles. On a donc dû prendre des élèves qui n'avaient pas remis leur fiche d'inscription puisqu'après tout, à la base, c'est une classe comme les autres.

Pour faire le classement des élèves, il faut prendre soin de :
- faire des classes équitables
- maintenir le même ratio garçons/filles pour les différents groupes
- distribuer également les TC (troubles du comportement), les RA (retard d'apprentissage), les autres cotes, les PI (plan d'intervention), les VU (élèves vulnérables), les LP (leaders positifs), les forts, les moyens, les faibles, les élèves autonomes
- éviter les mix explosifs (élèves qui ne vont pas ensemble)
- tenter de déterminer avec quel prof l'élève a le plus de chance d'être "bien"
- tenir compte des demandes des parents, dans la mesure du possible

Tout ça, avec 5-6 listes différentes devant soi, ce n'est pas de la tarte. C'est un processus long et exigeant car il faut être constamment allumé et attentif pour ne pas se tromper. J'ai déjà vécu une situation où la direction d'école a formé mon groupe sur le coin de la table, sans consulter les autres enseignants. Ce fut la pire classe de ma carrière. Une chance que je partais en décembre pour mon deuxième congé de maternité car honnêtement, je ne sais pas si j'aurais été capable de finir l'année.

Tout ça pour dire qu'avec toute la paperasse que chacun avait devant soi, on avait oublié de mettre cette jeune demoiselle dans ma classe. Ce n'est que le lendemain que j'ai constaté la bévue. Il aurait été dommage d'accepter des élèves qui ne s'étaient même pas inscrits et de devoir la refuser, elle qui avait rapporté sa fiche d'inscription à temps. Heureusement, j'ai pu échanger cette élève contre une autre.

Quand j'ai lu son message enthousiaste sur le blogue, j'étais vraiment contente d'avoir relu mes papiers avant d'envoyer mes lettres d'acceptation!

4 commentaires:

unautreprof a dit…

"tenir compte des demandes des parents, dans la mesure du possible" ???
Pour vrai?

Dans les écoles où j'ai travaillé, c'est un big NO ça.

Ça me surprend de lire ça.

J. RAFFE a dit…

Pour vrai! Est-ce que je suis le genre à faire des blagues, moi?!? Pffff!

Oui, oui, c'est sérieux. Au début, ça me chatouillait. Naturellement, étant nouvelle, je n'avais aucune demande pour être dans MA classe, hihihi!

Mais finalement, j'y vois des avantages.

Premièrement, on n'en a pas tant que ça. Je te dirais une moyenne de 3-4 demandes par niveau (sur une moyenne de 75 élèves par niveau). Les parents n'exagèrent pas et leurs raisons doivent être valables.

Deuxièmement, comme il y a beaucoup de stabilité d'équipe enseignante dans les écoles de notre CS, les parents connaissent bien les profs et sont parfois (je dis bien parfois) en mesure de mieux orienter le classement de leur enfant (quand je disais qu'on essayait de placer les élèves avec le prof qui leur "convient" le mieux).

Troisièmement, la majorité des demandes ont comme motif que le grand frère ou la grande soeur a été avec tel ou tel prof. C'est winner, les parents savent à quoi s'attendre et le prof aussi.

Quatrièmement, c'est stratégique. C'est mettre le parent dans sa poche. Les parents ont une drôle de réputation dans mon petit village. Ils sont un peu chiâleux et revendicateurs. Ce n'est pas toujours jojo avec eux. Alors quand on accède à la demande, les parents sont contents, l'enfant est content et la vie est belle. Après ça, le parent a un peu les mains liées pour chiâler (ah ben là, monsieur, c'est vous qui avez demandé que votre enfant soit dans cette classe-là!). Et vlan!

Cinquièmement, les parents sont avertis qu'on n'accepte pas automatiquement les demandes et qu'on ne se justifie jamais sur notre choix de refuser la demande. En général, ça va bien.

C'est certain qu'il y a des désavantages, mais je les trouve moindres comparés aux avantages. J'aime bien cette façon de faire.

unautreprof a dit…

si elle fonctionne, je ne vois pas le problème mais je réagis car ce n'est pas du tout dans la "mentalité" des endroits à mtl où j'ai bossé et où je bosse encore

J. RAFFE a dit…

Oui, je sais que c'est JAMAIS DE LA VIE dans la grande majorité des écoles. J'ai aussi tiqué quand j'ai su que ça fonctionnait comme ça. Mais j'ai vu des avantages, à la longue.

De toute façon, moi, quand je fais mes inscriptions, c'est pareil comme si une cinquantaine de parents faisaient une demande spéciale. C'est flatteur! :-)