mercredi 18 juillet 2007

Cet homme

Aujourd'hui, c'est ma fête. Voilà 32 ans que j'ai vu le jour grâce à l'amour que mon père et ma mère éprouvaient l'un pour l'autre.

Ma nostalgie de l'autre jour, comme certains l'avaient deviné, était due à mon père. Cet homme si important dans la vie de toutes les petites filles, qu'il soit présent ou absent. Mon père a été important dans ma vie. Pour les aspects positifs comme pour les aspects négatifs. Il m'a apporté autant qu'il m'a repris.

Mon père était alcoolique. Mon père était maniaco-dépressif. Mon père était suicidaire. D'aussi loin que je me souvienne, il buvait. J'ignore même si je l'ai connu autrement que sur la boisson. Ma mère pourrait peut-être me le dire, mais je ne suis pas certaine d'avoir envie de savoir, finalement. Mon père était exalté ou dépressif. Prêt à repousser toutes les limites ou défaitiste jusqu'à la moëlle. Mon père a tenté de se suicider des dizaines de fois. Des appels à l'aide gros comme le bras, une détresse hurlée dans des gestes qui ne le tuaient pas, pas encore.

Mon père était bon. Un homme juste, humain, généreux, sensible, droit, aimant, avec des valeurs formidables. Mon père aimait jouer avec nous, il aimait nous apprendre plein de choses, il m'a donné la passion des livres, la passion d'apprendre. Mon père nous poussait à nous dépasser, à lutter pour un monde plus juste, à nous affirmer et à ne pas nous laisser emmerder par les cons de ce monde. Il le faisait à la dure, souvent, mais il m'a beaucoup appris. Je pense que mes opinions seraient très différentes si je n'avais pas eu mon père dans ma vie. Il détonait sur les autres membres de ma famille.

Mon père n'a jamais réussi à arrêter de boire, malgré quelques tentatives. Mon père a toujours refusé de soigner sa maniaco-dépression. Mon père n'a jamais réussi à s'enlever l'envie de s'enlever la vie. Ces trois aspects de sa personne étaient, j'en suis convaincue, imbriqués l'un dans l'autre de façon très serrée. Interdépendants. Totalement. Un cercle vicieux parfait. Un aspect attisant toujours le feu de l'autre. J'ai été témoin de son alcoolisme, j'ai été témoin de ses dépressions, j'ai été témoin d'au moins une tentative de suicide. J'en suis marquée à jamais. Au fer. Cicatrice sur mon coeur et dans mon âme, à tout jamais.

Mon père a toujours été là pour me consoler, pour me conseiller judicieusement (même si je ne le croyais pas sur le coup), pour m'appuyer, pour m'encourager. Il était loin d'être le père idéal, mais il n'était pas le pire de la planère pour autant. Je l'aimais, c'était mon père.

Malgré tout, quand mes parents se sont séparés à la fin de mon adolescence, j'ai été soulagée. C'était une pression de moins sur mes épaules. Vivre constamment sur le qui-vive, ça épuise. J'ai peu vu mon père pendant les années qui ont suivi. Les bons souvenirs que j'avais de lui étaient effacés par sa rancoeur, par son défaitisme devenu constant, par son état dépressif, par ses leçons devenues plus dures qu'avant, par ses accusations, par cette manie qu'il avait d'aller picosser en plein sur la corde sensible, celle qui fait mal alors qu'il savait très bien ce qu'il faisait. C'était un genre de "je souffre alors il faut que les autres souffrent aussi".

Quand j'ai rencontré mon chum, au lieu d'être content pour moi, il m'a lancé que ça ne marcherait jamais. C'était gratuit. Pour me faire mal. Ma relation durait et il en rajoutait, loin de s'adoucir dans ses propos. Pourtant, il n'avait aucune raison de médire. Rien ne prouvait ses méchantes prédictions.

Alors quand j'ai passé mon test de grossesse, en 1997, et que j'ai eu l'immense joie de constater qu'il était positif, j'ai demandé à toute ma famille de cacher ce fait à mon père. J'avais coupé les ponts depuis plusieurs mois, j'étais déménagée à la campagne sans lui donner l'adresse, je ne voulais plus subir ses méchancetés.

J'ai donc caché ma grossesse à mon père. Je lui ai caché le fait qu'il allait être grand-père pour la première fois. Peut-être quelqu'un s'est-il échappé durant ces neuf mois, mais si c'est le cas, ce quelqu'un a su se garder de me le dire, ce qui est une bonne chose. Quelques jours avant mon accouchement, mon chum avait réussi à me convaincre que c'était cheap de ma part de ne pas le dire à mon père. Je préparais donc une lettre dans ma tête, sans avoir le courage de coucher mes mots sur papier.

Puis vint l'accouchement. 10 juillet 1998. Premier bébé, première fille. La joie d'être parent mêlée à l'incertitude d'être un bon parent. Pas besoin de faire un dessin. Avoir un enfant, c'est se lancer yeux bandés dans une aventure qui nous dépasse un peu les premiers temps. Le 23 juillet 1998, alors que j'allaitais ma fille, le téléphone a sonné. Mon chum n'a pas eu besoin de prononcer les mots déchirants pour que je comprenne : mon père était mort. Suicide. Une balle dans la tête. Il est mort seul, abandonné, abandonnant. Plusieurs jours avant qu'on découvre son corps.

Vinrent ensuite la peine, la rage, la culpabilité, la tristesse, la perte, la dépression, la colère, l'amertume, le regret. Un mélange de tout ça, dans des proportions différentes selon les moments. Un an a passé. En cherchant des documents sur le site du Curateur public (on avait dû renoncer à l'héritage puisqu'il ne laissait que des dettes), j'ai eu un choc. Un moment où on a l'impression d'être déconnecté du monde, un moment de flottement et d'arrêt du temps. Un moment d'incompréhension comme je n'en avais jamais vécu. Sur la page web devant moi s'affiche la date officielle de sa mort, suite à l'autopsie. La date est nouvelle pour moi. Si quelqu'un la connaissait, ce quelqu'un s'était bien gardé de me le dire, ce qui était peut-être une bonne chose.

Pourquoi avoir choisi cette date? Choisit-on vraiment une date quand on en arrive à cette extrême? Était-ce par méchanceté? Pour que je ne l'oublie pas? Était-ce symbolique? Savait-il qu'il était grand-père, finalement?

Plusieurs questions, aucune réponse. Je ne le saurai jamais. Je ne peux qu'émettre des hypothèses qui rencontrent les limites de ce que je suis et de ma façon de concevoir les choses. Un pourquoi qui me causera toujours une douleur, je crois. Parce que je ne comprendrai jamais et que ne pas comprendre est douloureux en soi. Je n'y pense pas souvent. Mais quand j'y pense, j'ai un pincement. Cette année, le pincement est plus douloureux. Peut-être parce que j'ai eu un quatrième enfant, qu'à quelques détails près je suis là où j'ai toujours voulu être, que je suis heureuse et en amour, que j'ai le sentiment d'être accomplie, d'avoir réalisé mes rêves les plus importants. Et que je ne pourrai jamais montrer ce bonheur à mon père.

Mon père s'est suicidé le 18 juillet 1998, il y a 9 ans jour pour jour.

28 commentaires:

Doparano a dit…

Ton billet est magnifiquement bien écrit, on sens dans chacun de tes mots, chacune de tes virgules tout ce que tu veux nous faire comprendre. Nous ne pouvons pas soulager la douleur qui te submerge à chaque fois que sa mort te revient en tête mais nous, JE, peux te dire que je te fais un gros calin.

Bisous ma belle

Cyrano a dit…

Là, tu me pognes aux tripes, J.Raffe. Pis, en plus, tu me culpabilises. Mais y'é pas encore minuit, alors je peux te souhaiter bonne fête.

Te tourmentes pas trop, c'est déjà dur des fois de «runner» sa propre vie, alors celle des autres... Mais je suis de tout coeur avec toi. Pis tu sais , t'es ma b.s. préférée. Un gros bisou pour ton anniversaire.

Dame Galadriel a dit…

Tu l'as libellé je pleure et bien je peux te dire que je t'accompagne. Ce que tu as vécu est loin d'être facile, de vivre avec quelqu'un qui souffre de maladie mentale c'est loin d'être évident et d'autant plus quand cette personne le nie.

Je trouve dommage qu'il n'est rien laissé avant de se suicider mais une chose me traverse l'esprit, malgré le fait qu'il avait des problèmes, vous semblez avoir eu un lieu fort qui vous unissait. Ton père semblait t'aimer profondément, la question qui me vient à la tête c'est que pour lui de quitter le monde le jour de ton anniversaire, c'était peut-être une façon de se rapprocher de toi, je sais que ça fait bizarre à dire mais je sais de par mes stages en psychiatrie que certain lien fait par ces malades sont parfois bizarre.


Je te lis et ce que je comprends de ton désir de lui cacher ta grossesse, les raisons étaient justifiés, on veut tous protéger notre bonheur et éviter les souffrances.

Malgré tout j'espère que tu as passé une belle journée d'anniversaire, je t'envoie une pensée pour ton coeur blessé.

miss a dit…

je tefais un gros calin xxx

ton message m'a beaucoup émue.

j'ai un père alcoolique, j'ai un père maniaco-dépressif et j'ai un père suicidaire :(

je n'ai malheureusement pas de bon souvenir de lui. je n'ai pas le lien que tu as eu avec ton père et que je trouve si beau à lire.

je trouve ça triste qu'il ait choisi ton anniversaire pour faire le grand pas...

Le Voyou du Bayou a dit…

C'est pas super cette combinaison d'événements là.

Mais bonne fête quand même J. Raffe. Je vois que t'as réussi à bien t'en tirer malgré tout et c'est ça qui est important...!

Magrah a dit…

Ton billet m'a beaucoup émue.
Gros câlins.

xxx

moi m'aime a dit…

Beaucoup d'émotions en moi.. tu as magnigiquement décrit ton coeur..

Unknown a dit…

Ma belle chérie que c'est injuste parfois ce vide qui reste, ce trou d'incompréhension. Je suis tellement désolée. Nous avons beaucoup de points commun, nos filles, nos aînées, nées à quelques semaines de différence la même année, notre âge, l'alcoolisme, bref faudrait vraiment se voir.

Je te fais une colle et je te souhaite aussi une merveilleuse journée d'anniversaire avce les tiens, les vivants, ta famille.

Bises
Nath
xxx

unautreprof a dit…

J'espère que tu as eu de bons moments hier avec ton super amoureux et tes enfants.

Je suis bien triste pour toi en lisant ce billet poignant.

Les troubles de santé mentale touchent plusieurs familles. On se sent impuissants, si on est témoin comme toi, on essaie de "smooth things up" mais un moment donné il faut apprendre à déterminer sa limite personnelle, comme tu as fait. C'est dur, mais je pense que te protèger toi et ta petite famille était essentiel même si ça a mal tourné du côté de ton père. La manico-dépression non traitée fait vivre des enfers à des familles.

Je suis donc avec toi en pensée. Tu as montré beaucoup de courage je trouve en partageant cette histoire qui doit te faire du mal. En espérant que nos commentaires appaisent ta peine.

Le professeur masqué a dit…

Un gros câlin? Y'a pas mieux parfois devant la peine et le chagrin.

Pour le reste, il n'existe ni réponse rationnele ni réponse logique à tes interrogations. Quand quelqu'un est enfermé et s'enferme dans sa propre détresse, il est difficile de le suivre et de le comprendre sans perdre la tête à son tour.

Tu as fait le choix de te protéger, ce qui est un réflexe sain. On ne peut sauver le monde s'il ne fait pas l'effort de se sauver un peu lui-même. À un moment donné, il faut lâcher prise. Mes soeurs ont agi de la sorte avec mon père qui était insoutenable et je ne leur reproche pas. Je suis demeuré auprès de lui jusqu'à sa mort, mais j'avais l'avantage d'être un gars, ce qui me protégeait un peu du caractère acide de mon paternel.

Mon père est mort malheureux, seul, incompris parce que incompréhensible. Cela ne m'empêche pas d'avoir fait la paix avec lui et d'aller fleurir sa tombe aux deux semaines. Il m'a appris la valeur du travail bien fait, du respect de soi-même et des autres. Il m'a aussi appris à être un meilleur père à travers ses bons et ses mauvais côtés. Ma fille bénéficie de ces leçons de vie.

Se retirer quand une situation est malsaine est la meilleure chose à faire. J'ai eu une soeur qui est demeurée blessée par mon père et qui a su monopoliser (la formulation est importante) la pitié de toute ma famille. Elle entraînait tout le monde dans ses drames et ses difficultés. Un jour, j'ai dû faire la coupure. J'en ai pleuré comme j'ai pleuré la mort de ma mère quelques années plus tôt alors que j'étais à la fin de mon adolescence.

L'image qui me revenait le plus souvent était que ma soeur tombait dans un gouffre sans fond et voulait m'entraîner avec elle. J'ai refusé de la suivre. J'ai du chagrin de l'avoir fait mais encore plus de joie de profiter des moments de bonheur que je connais aujourd'hui.

Courage simplement, J. Raffe; tu as fait le meilleur choix. Quant à la date du décès de ton père, elle est triste, peut-être empreinte de méchanceté. Mais en même temps, et il m'est difficile de l'écrire parce qu'il n'existe peut-être pas de bons mots pour le faire, c'est une date parmi toutes les autres ou il a essayé de mettre fin à ses jours. Cela aurait pu arriver avant comme après.

Profite de la vie, de ta vie, J. Raffe, et aime les gens qui t'aiment!

Mynaï a dit…

Mon commentaire parraîtra étrange, mais... Merci de ce billet, infiniment merci! Touchée droit au coeur, je pleure des larmes salvatrices. Merci!

Renart Léveillé a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Renart Léveillé a dit…

Je me sens frissonnant. Pas tant parce qu'il fait froid, c'est un peu humide, collant même. Non, c'est ton texte qui m'a provoqué. Je te lève mon chapeau bien haut. Le courage qui t'habite est remarquable. Remarquable.

Tu nous prouves bien en nous dévoilant cette histoire que tu as trouvé le moyen de vivre avec, de l'accepter. Je pense donc que tu fêtes doublement ta fête.

Même si j'ai pris un peu de retard, bon anniversaire!

Karolinux a dit…

Ton texte m'a beaucoup touché, j'en suis toute boulversée, je ne puis que saluer ton courage ma chère et je te souhaite tout de même un joyeux anniversaire ;)

Une femme libre a dit…

On ne choisit pas ses parents. Une fois adulte, on peut choisir la relation que l'on veut entretenir ou pas avec eux. Vous saviez que votre père avait le pouvoir de nuire à votre vie et vous avez dû et su vous en protéger. Signe de la santé mentale que vous avez et que lui, malheureusement, n'avait pas. Vous pleurez car son histoire est triste mais on sent bien que rien ne pourra atteindre le bonheur et l'équilibre que vous avez su créer dans votre vie et de cela, il y a raison d'être vraiment fière. Bon anniversaire!

Madame C. a dit…

Bonne fête...(en retard, désolée)

Pour le reste, j'aurai une pensée pour toi, ta famille, ton bonheur, ta peine et ton père.

Yano a dit…

Avoir une seule perle bloguale à recommander, ce serait ce texte. Ça veut tout dire.

Merci.

Dobby a dit…

Je n'ai pas de mots autres que ce qui ont déjà été dit, un très beau texte plein d'émotions et plein de toi...

Gros câlin...

Et bonne fête en retard :)

Marie Eve a dit…

Bonne anniversaire en retard.

Je suis très émue par ton histoire. Et je pense que ton père, une fois libéré d'une vie qu'il avait du mal à apprécier, s'est du même coup allégé de tout ce qui serait mesquinerie ou vengeance et que oui, il te regarde et est fier de toi.

Moi aussi je suis fière de toi!

A.B. a dit…

Comme Doparano l'a écrit avant moi, je trouve que ton billet est très bien écrit. Il me semble avoir longtemps mijoté, macéré, grandi, évolué voire même grondé en toi.
Mon réflexe est le même que le Professeur Masqué: un gros câlin virtuel.
Prends soin de toi : )

Nat a dit…

Même si je connaissais cette histoire, tes mots me touche et tu le sais, viennent me chercher au plus profond de mon coeur. Je ne sais pas si ton père a vraiment réalisé que c'était la date de ton anniversaire. En fait, je me dis qu'il le savait, mais peut-être que sa détresse était si grande à ce moment que ça l'importait peu.

Comme mon chum qui s'est suicidé 3 jours avant ma fête. Ça laisse un mauvais souvenir à chaque fois.

Ta fête était hier, mais je te souhaite un bon anniversaire en retard, et imagine le gros câlin que je te ferais en vrai. C'est ce que je t'envoie xxx

Hortensia a dit…

Quel billet touchant!
Je ne répéterai pas ce qui a déjà été dit, mais sache que je te trouve très courageuse de raconter tout ça ici.
Je te souhaite vraiment que l'année qui a commencé avec ton anniversaire soit géniale, autant sur le plan familial et personnel que professionnel. :-)

bibconfidences a dit…

À mon tour je te souhaite un bon anniversaire, en retard. En retard oui et non car mes voeux t'accompagneront toute cette année pour que celle-ci soit aussi belle et aussi bonne que celles qui ont vu naître ton amour et tes enfants.
De ton billet je retiens qu'il y a eu des moments dans ta vie très difficiles, mais aussi des bons et ils ont du l'être vraiment pour que tu deviennes la belle personne que tu es.

Gilk a dit…

Joyeuse anniversaire ancienne Gooba!!! Profites-en, 32 ans ça n'arrive pas souvent.

Cyndie a dit…

Je suis désolée, je suis drôlement en retard, mais je tenais à te dire merci pour ce billet... Il est terriblement touchant, tu as mis ton coeur à nu. Et je te souhaite un bl anniversaire en retard....

Grande-Dame a dit…

Je comprends cette légitime question qui subsiste.

Culpabilité? Souffrance? Désir de "punir"?

C'est une révolte que de ne pas savoir...

Tu portes à présent malgré toi le poids de ses actes.

Bonne fête à toi, en espérant que la gaieté puisse être malgré tout de la partie parce qu'en dépit de son geste, c'est tout de même TON anniversaire.

Pur bonheur a dit…

Je viens de te retrouver par hasard, chère Gooba. Je vois que certaines dates sont dures à passer... La maladie mentale est très difficile pour les proches, à un moment donné nous avons un réflexe normal d'auto-protection. Ce fut ton cas. Tu ne dois pas t'en vouloir, c'était sa destinée.

J. RAFFE a dit…

@ Grande Dame : Merci! :-)

@ Tangerine : Bon retour chez moi! Tu es toujours la bienvenue!